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Chronique #2

Réparer les vivants Maylis de Kerangal

Edition : Folio

Année : 2014

Nombre de pages : 299

« Dans son bureau, au revers de la porte, il a scotché la photocopie d’une page de Platonov, pièce qu’il n’a jamais vue, jamais lue, mais ce fragment de dialogue entre Voïnitzev et Triletzki, récolté dans un journal qui traînait au Lavomatic, l’avait fait tressaillir comme tressaille le gamin découvrant la fortune, un Dracaufeu dans un paquet de cartes Pokémon, un ticket d’or dans une tablette de chocolat. Que faire Nicolas ? Enterrer les morts et réparer les vivants. »

Résumé

Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.


Mon avis détaillé :

Il y a quelques mois, j’ai lu un roman de Maylis de Kerangal que je n’ai pas aimé du tout. Alors, je n’avais pas l’intention de lire un autre de ces romans. Mais on parlait tellement de Réparer les vivants, et puis il y avait un film de prévu… Alors je me suis dit que j’allais laisser une seconde chance à l’auteure. Et HEUREUSEMENT.


Le roman dont je m’apprête à vous parler est un trésor enfoui, une perle, un bijou de littérature. Ce roman, quand je l’ai tenu dans mes mains la première fois, je ne me doutais pas une seconde que mon cœur allait être déchiré, bouleversé à travers ses pages. Je ne me doutais pas qu’il s’agissait d’un livre addictif, qu’on ne peut plus lâcher. Un soir, en rentrant chez moi, je lisais dans le bus. Et soudainement, le bus s’est arrêté et ne repartait plus. C’était le terminus (heureusement que je descends toujours au terminus de cette ligne) et je ne m’étais pas rendu compte du temps qui passait. En descendant du bus, j’ai continué à lire en marchant jusque chez moi.


Dans Réparer les vivants, nous faisons la connaissance d’un adolescent, Simon, qui a un grave accident. Ses parents acceptent qu’il soit donneur d’organes. Se déclenche alors un processus long et complexe. J’ai trouvé passionnant de découvrir les étapes de ce procédé, dont je ne connaissais pas grand-chose. Toutes les personnes impliquées, tous les gestes, toutes les pensées… Ce roman est construit de manière à ce qu’on entre dans l’esprit de chaque personne impliquée. Que ce soit la mère de Simon, l’infirmier, la femme qui espère recevoir un don d’organes etc. On découvre un univers qui n’est pas très courant en littérature et Maylis de Kerangal réussit à nous happer.


Si l’auteure y parvient, à nous happer, c’est aussi grâce à son écriture. Alors qu’elle m’avait dérangée dans son autre roman, je l’ai ici trouvée sublime. Magnifique. Majestueuse. L’écriture est rapide et efficace. On ne respire plus. On lit, vite, vite, une phrase et encore une autre. Les mots sont marquants. J’avais, en lisant, un sentiment d’apnée. Oui. Quand on lit ce roman, on est en apnée (petit parallèle à l'attirance de Simon pour l'océan!). C’est ce qui m’a fait comprendre que je tenais là une œuvre exceptionnelle. Les mots pour décrire le cœur, l’auteure utilise mille et un procédés stylistiques, des milliers de figures de style concernant le cœur, ce fameux cœur, au cœur de l’histoire (bien joué, Mona pour ce jeu de mot, franchement bravo), pourquoi le cœur semble-t-il plus personnel, au fond ? La mère de Simon ressasse encore et encore toutes ces questions sur le cœur de son fils.


Sincèrement, n’hésitez plus, lisez cette petite merveille. Il s’agit là d’un roman comme vous n’en avez jamais lu. J’étais tellement enthousiaste quand j’ai fini ce livre, qu’à la fac, je suis allée vers une fille que je ne connaissais pas du tout et je lui ai demandé si elle aimait lire. Comme elle répondit par l’affirmative, quoiqu’un peu étonnée par ma question, je lui dis « Lis Réparer les vivants ». Et je vous le dis à vous tous aussi, lisez le. Je précise néanmoins qu’il s’agit d’une roman qu’il faut lire en étant concentré, il y a énormément d’informations en même temps, et si vous avez envie d’une lecture sans prise de tête, ce n’est pas ce que je vous conseillerais. Gardez le bien au chaud pour le lire au bon moment !



Ma note : 10/10


(Oui, je suis le genre de personne à donner des 10/10 aux livres sans me dire « oh nooon, je ne mets que 9.5/10 car le livre parfait n’existe paaaas », non, quand un livre me bouleverse, pourquoi ne pas exprimer mon enthousiasme à 100% ?)

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